17 septembre 2010

La comédie du Pouvoir

L'archaïsme de la Gauche française s'est encore manifesté au grand jour ce 15 septembre lors du vote par l'Assemblée Nationale de la réforme(tte) du système des retraites.
Il fallait voir les Députés prenant leur mine tragique des grands jours, ceints de leur écharpe tricolore, debout, et vociférant avec Martine Aubry : " On nous empêche de faire notre travail, il n'y a plus de république !".
Il faut dire que le président Accoyer avait pris l'initiative d'écourter un peu les débats qu'ils entendaient pousser jusqu'à l'absurde, en usant notamment d'un alinéa du règlement, qui autorise les élus à s'exprimer à tour de rôle pendant cinq minutes, à l'occasion d'une explication de vote individuelle. Après une vingtaine d'heures de discussions stériles, cela promettait de prolonger d'au moins 12 heures les arguties...
Poursuivant comme une meute en furie M. Accoyer en fin de séance, aux cris de "démission !", "au secours la démocratie !", on aurait dit qu'ils avaient en tête d'aller "le buter jusque dans les chiottes", comme Wladimir Poutine avec les Tchétchènes...
Arc-boutés sur la forme, n'ayant en somme rien à dire sur le fond, ils n'ont ainsi pas hésité à dramatiser à l'extrême une problématique qui demandait des réponses simples et pragmatiques, au lieu de la démagogie idéologique irresponsable dont ils crurent intelligent d'inonder les médias depuis des mois.
Une bonne partie de la Presse pas mieux inspirée, s'est d'ailleurs montrée dans la circonstance méprisable, en faisant un écho disproportionné à ces simagrées, et en se livrant parfois à des allusions grotesques (comparant comme Marianne, le Chef de l'Etat à un voyou, se demandant à l'image du Nouvel Obs, si cet homme était dangereux, ou encore suggérant à la manière du Monde, qu'il espionnait les rédactions...).

Evidemment, on ne saurait affirmer ici que la réforme proposée soit la bonne. Toto lui-même, en tant qu'élève de sixième, serait en mesure de démontrer qu'elle ne résout pas le problème. Au mieux, qu'elle le déplace un peu.
Mais vu qu'il était interdit de réfléchir au delà du dogme de la répartition pyramidale et solidaire, "à la Madoff", on ne voyait pas bien quoi proposer qui fut réellement novateur.
Sûrement pas en tout cas cette "retraite à 60 ans" auquel le PS est hypocritement accroché quitte à la transformer en peau de chagrin. Sûrement pas la mécanique usée du PC, consistant à puiser sans vergogne dans la corne d'abondance du Grand Capital...
Alors c'est sûr, Toto sous peu conclura qu'il faudrait encore augmenter la durée des cotisations... A moins que dans un élan vertigineux d'imagination, il propose d'en augmenter plutôt le montant, ou bien de diminuer celui des pensions !

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