09 août 2011

Pathétique

Pathétiques les efforts de Nicolas Sarkozy pour tenter de faire croire qu'il a encore un semblant de maîtrise sur les événements qui font la crise financière actuelle.
Pathétique le sérieux quasi pontifical avec lequel il martèle au fil de ses discours sa volonté inflexible de mettre absolument tout en œuvre pour conserver la confiance des marchés et garantir la pérennité de l'euro, tout autant que la cohésion européenne.
Pathétiques ses efforts pour faire adopter la fameuse "règle d'or" supposée graver dans le marbre constitutionnel la rigueur budgétaire, alors que son propre gouvernement s'avère incapable de respecter les impératifs du traité de Maastricht.
Pathétique la BCE qui rachète à tour de bras des obligations d'état pour tenter d'endiguer l'inexorable progression du glissement de terrain économique.
Pathétique enfin, le Président Obama lorsqu'il affirme, contre l'avis de l'Agence Standard & Poor's que "les Etats-Unis resteront toujours un pays triple A" (Nouvel Obs).

On pourrait certes avoir quelque indulgence pour ces chefs d'état désemparés devant une situation qui se dérobe de plus en plus à leur bonne volonté...La méthode Coué est un moindre mal...
Ce qui est navrant en la circonstance, c'est le peu d'imagination dont ils font preuve et surtout l'opiniâtre refus d'appréhender les réalités.
Niant ou occultant l'inefficacité des coûteux plans de relance déjà entrepris, ils continuent sur la même voie. Sans doute par peur de voir éclater des désordres sociaux, ils rechignent à réduire vraiment les dépenses publiques. Ils en sont donc réduits aux expédients classiques consistant à augmenter toujours plus la pression fiscale, et par voie de conséquence, à pérenniser le problème.
Le président américain est dans son rôle, lorsqu'il évoque "des augmentations d'impôts pour les Américains les plus riches" (Le Parisien). C'est en effet peu ou prou son programme, même s'il se heurte à une opposition grandissante de ses concitoyens qui sont avant tout des gens pragmatiques. On ne la leur fait pas. L'action politique pour eux n'a pas pour but de satisfaire des principes mais de produire des résultats. Or depuis bientôt trois ans, ces derniers sont bien maigres au regard du fameux "Yes We Can"...
Le problème est différent pour Nicolas Sarkozy. Lui revient sur tout ce qui faisait soi-disant ses convictions. Incapable de supprimer l'absurde ISF, il n'a même pas eu le cran d'imposer durant plus de quatre ans le fameux bouclier fiscal auquel il semblait si attaché. Aujourd'hui, comme s'il faisait sien le projet de M. Mélenchon, il n'a de cesse de vouloir augmenter les impôts des personnes les plus fortunées, et voudrait plafonner les salaires des grands patrons.
En plus de l'inefficacité de ce genre de mesures sur la crise actuelle, il y a fort à parier qu'elles soient de nature à miner ce qui reste de confiance parmi les décideurs de ce pays. Probablement le Chef de l'Etat espère-t-il un retour favorable en terme de popularité. Pari plutôt risqué et loin d'être gagné si l'on en juge sur les sondages...
On sait que sur sa gauche, il n'a pourtant guère à craindre. L'inspiration y manque en effet cruellement pour trouver une solution à l'équation financière qui désespère en ce moment le monde occidental. Alors que la conjoncture est paraît-il propice à un renouveau de l'idéologie socialiste, elle s'effondre un peu partout, ou bien se désagrège en de sordides histoires de mœurs et d'affligeantes guerres de coteries.
Quant à M. Borloo, président du parti radical et candidat putatif à la présidence de la république en 2012, il détient le pompon ! Alors que les principales places boursières ont le moral en berne et que le krach menace, il en est à invoquer la bonne vieille taxe Tobin comme panacée. Et pourquoi pas le sirop Typhon tant qu'on y est, dans le genre euthanasie évidemment...

Dans ce déferlement de mauvaises nouvelles, il y a pourtant des occasions de sourire un peu, ou tout au moins d'être dubitatif.
Dans le même temps où l'obscure agence Standard & Poor's dégrade la note de confiance des Etats-Unis, on apprend que la société Apple, formidable fabrique de rêves et de désirs, dispose d'une meilleure trésorerie que l'Etat Fédéral US (76 milliards de dollars vs 74) ! Mais différence de taille : une entreprise privée sait que rien n'est jamais acquis, elle travaille sans relâche pour faire rentrer l'argent dans les caisses. L'Etat quant à lui, ne semble avoir qu'un souci, celui de dépenser l'oseille qu'il sait pouvoir puiser impunément, et croit-il indéfiniment, dans les poches des contribuables......

2 commentaires:

Anonyme a dit…

et bien.... tu ne les loupes pas !RAMONE

Anonyme a dit…

As tu écouté de nouvelles choses?