29 septembre 2011

Cimetière des illusions


De crise en catastrophe et de dette en faillite,
Vingt ou trente nations frappées du même mal,
Se mettent à pousser un long cri animal
Au bord de l'abîme où le sort les précipite.

Des peuples enfumés par un étrange mythe,
Croyaient hier encore au bien-être intégral
Distillé par l’État et son Pouvoir Central.
Ils n'ont plus que leurs yeux pour pleurer, sans limite.

Comprendront-ils bientôt que ce grand trou béant
Qui pompe goulûment leurs illusions perdues
Fut creusé par le vent de promesses indues ?

Verront-ils à leurs pieds dans ce fatras géant,
Tels les éclats tombés d'un kaléidoscope,
Les restes sans dessein d'une introuvable Europe ?

Illustration : Salvador DALI. Vestiges ataviques après la pluie

18 septembre 2011

From Big to Self Government


Il semble aisé de concevoir que l'idée même de démocratie est faite pour s'accorder avec celle de liberté.
Il semble même logique de penser que les deux concepts se renforcent mutuellement, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de libertés individuelles.
Il n'est pas moins indispensable de garder à l'esprit la nécessité pour un peuple, d'être gouverné, ne serait-ce que pour éviter le risque d'évoluer vers l'anarchie, ou vers l'odieuse tyrannie de la majorité.
De ce point de vue l'adage du philosophe Karl Popper (1902-1994) tient de l'évidence, tout en interrogeant sur l'équilibre vers lequel doit tendre une démocratie digne de ce nom : « Nous avons besoin de liberté pour empêcher l’Etat d’abuser de son pouvoir et nous avons besoin de l’Etat pour empêcher l’abus de liberté »

Tout le problème est de déterminer à quel niveau le point d'équilibre doit se situer. Et la réponse ne peut être univoque dans un système ouvert, par nature enclin au progrès.
Dès lors la question qui se pose est de savoir si ce dernier passe par le renforcement de l'influence de l'Etat ou bien au contraire, s'il pousse à l'émancipation progressive des citoyens.
De toute évidence, la seconde proposition de l'alternative est la plus désirable... Plus un peuple est éclairé, plus il gagne en maturité et en sagesse, et moins il a besoin de la tutelle gouvernementale.
Et qui peut le mieux aider à cette évolution, si ce n'est le l'Etat lui même ?
Tocqueville (1805-1859) ne disait pas autre chose lorsqu'il affirmait que: «Le plus grand soin d'un bon gouvernement devrait être d'habituer peu à peu les peuples à se passer de lui» (De la Démocratie en Amérique).

Hélas, c'est une préoccupation qui s'est bien amoindrie avec le temps, et que le culte de l'Etat Providence a contribué à asphyxier progressivement, sous une avalanche de bonnes intentions.
Il est facile en effet de montrer que plus l'Etat se pique de protéger les citoyens, plus il les contraint, et en définitive, plus il les déresponsabilise. L'idéal démocratique en souffre nécessairement et le spectre d'un délitement de la liberté surgit tôt ou tard.

Pour s'en convaincre, il n'est que de se pencher sur deux avancées sociales considérées comme majeures, mais dont la nature progressiste tient surtout du trompe-l'oeil : les congés payés et la sécurité sociale. Loin de viser à leur émancipation, les deux concepts laissent penser en effet qu'ils concernent des citoyens incapables de prendre en charge les aléas de leur propre existence.

S'agissant des congés payés, obtenus de haute lutte au moment du Front Populaire, il faudrait imaginer pour conclure à un vrai progrès, que les employeurs aient hérité d'une corne d'abondance magique qui leur permettrait de payer leurs salariés, même quand ils ne travaillent pas.
Évidemment c'est une chimère. Ils sont tout simplement obligés de prélever de manière implicite durant onze mois sur l'ensemble de la masse salariale, les sommes qu'il leur seront nécessaires pour payer sans mettre en péril l'entreprise, le mois de vacances de chacun des membres du personnel.
Cela signifie que les salaires pourraient être plus élevés si cette tâche de simple prévoyance était dévolue aux intéressés eux-mêmes.
En définitive, non seulement le système est injuste et discriminatoire, puisqu'il laisse de côté les travailleurs indépendants obligés de se débrouiller seuls, mais il est déresponsabilisant pour les autres, qu'on n'incite vraiment pas à prévoir l'avenir, même à court terme, et même s'il ne s'agit que de loisirs.

La Sécurité Sociale relève du même genre de perversion. En instituant un régime monopolistique de cotisations obligatoires, dont la majeure partie est à la charge des employeurs, avant versement des émoluments, les Pouvoirs Publics ont mis en place une diabolique machinerie menant au mythe de "la santé gratuite".
On voit aujourd'hui plus que jamais la gigantesque catastrophe financière à laquelle ce système a mené, en dépit de ses beaux principes égalitaires. On voit aussi les abus innombrables auxquels il a ouvert en grand la porte, sans pour autant tenir les objectifs de protection universelle annoncés au départ. On voit enfin comme il est difficile de le réformer tant les mauvaises habitudes qu'il a engendrées sont désormais considérées comme des acquis définitifs...
N'y avait-il pas moyen dans une société éclairée, de faire progressivement des citoyens, des acteurs pleinement responsables de leur santé ? Si le principe de l'assurance est sans conteste le meilleur pour garantir la solidarité, ni la tutelle de l'Etat ni la coercition ne s'imposent, sauf à considérer le peuple comme définitivement immature.

Certes on objectera que cette tutelle généralisée "prévoyante et douce" évite sans doute la survenue de quelques situations dramatiques, mais quel gâchis d'ensemble, quel gluant marasme, dont on peine aujourd'hui à se sortir.
L'Etat Providence est hélas bien devenu ce que l'économiste Frédéric Bastiat (1801-1850) redoutait, à savoir : "Cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde..."

Illustration : Promethée enchainé par Gustave Moreau

15 septembre 2011

Confusion des genres


Certains débats contemporains ont la vanité de querelles byzantines.
La récente polémique sur l'enseignement de la "théorie du genre" aux lycéens en est l'illustration édifiante. Alors que l'ensemble du système éducatif de notre pays est en plein naufrage, cette insane controverse est proprement hallucinante.

Pour mémoire, il s'agit de concevoir l'identité sexuelle, non pas comme une réalité anatomique et physiologique, mais comme la résultante d'une conjonction complexe de facteurs sociaux-culturels et environnementaux, formant une "histoire de vie"... Pour paraphraser la fameuse lapalissade de Simone de Beauvoir : "On ne naît pas femme, on le devient..."
Il est bien difficile de déterminer l'utilité de cette élucubration fumeuse, même s'il est prétendu qu'elle serait de nature à décomplexer tous ceux qui sont mal dans leur peau, en déconstruisant tout concept trop normatif, et toute évidence trop clairement imposée par la nature.

A l'âge où les enfants ne savent rien ou quasi de la réalité des chromosomes et qu'ils n'ont de leur propre schéma corporel qu'un sentiment confus, on entreprend donc de jeter le trouble sur une notion qui semblait établie depuis le début du monde.
Le pire est qu'on ait choisi le manuel de science naturelle (pardon, SVT...) pour exposer cette cogitation intellectuelle, qui relève au mieux de la spéculation philosophique.

Car au plan physiologique, quoi de plus évident, quoi de plus aisé à percevoir que la spécificité sexuelle qui distingue les individus ? C'est d'ailleurs heureux car il serait fâcheux d'avoir des doutes à chaque fois qu'on rencontre quelqu'un. Comment par exemple pourrait-on mettre en œuvre la fameuse parité s'il fallait s'enquérir auprès de chaque individu de son orientation intime en la matière ?
Même l'homosexualité ne pose en règle aucun problème. Car en dépit de leur attitude équivoque, les gays restent des hommes ou des femmes.
Il reste évidemment l’ambiguïté anatomique, sous-tendue par des désordres génétiques, qui est une vraie énigme, et surtout un drame pour les malheureux qui en sont victimes. Et le malaise psychologique de quelques personnes qui n'assument pas le sexe que la nature leur a donné, et qui seront bien avancées de savoir qu'il n'y a là rien anormal... Préféreront-elles comme remède, ce beau cataplasme métaphysique, ou bien l'aide d'un traitement hormonal ou chirurgical ?

Bien que la "théorie du genre" vienne parait-il des Etats-Unis, il n'est pas étonnant qu'elle trouve des développements en France, où l'on adore couper les concepts en quatre et mettre du sexe en toute chose, quitte à engendrer de cocasses incohérences. D'où par exemple, une table tient donc sa féminité puisqu'il ne s'agit au fond que d'un meuble ? Et de quel genre est donc le sexe masculin puisqu'on l'appelle tantôt le pénis, tantôt la verge ? Quant au vagin, ce n'est qu'une cavité, tandis qu'un testicule ou un ovaire représentent chacun une gonade...
Autant dire que la théorie du genre empoisonne la vie des écoliers depuis des lustres ! Elle avait même accru sa maléfique pression il y a quelques années lorsque les satrapes du Gouvernement, épaulés par les experts d'une obscure "Commission Générale de Terminologie", crurent bon de féminiser quelques appellations restées neutres. On a donc vu, entre autres fantaisies, surgir tout à coup des "professeures", des "proviseures", des "auteures" …
O tempore o mores...

11 septembre 2011

9/11 : Entre Tristesse et Espoir


Dix ans après le cataclysme qui ébranla la naïve insouciance du monde occidental et frappa cruellement les New-yorkais dans leur chair, force est de constater que les archaïsmes sont restés très présents dans une bonne partie de l'opinion publique.
En Europe et particulièrement en France, le consensus anti-américain est toujours solide, sous le voile d'hypocrisie que l'élection d'Obama a tendu au dessus de cette montagne de mauvaise foi haineuse. Grattez un peu et vous retrouverez tous les poncifs du genre. Par exemple, en lisant les nombreux commentaires au récent billet d'Yvan Rioufol, on peut s'en faire une idée assez précise. La théorie du complot généralisé a encore de nombreux adeptes. Comme celle qui prétend que les Etats-Unis ne peuvent justifier leurs interventions armées que par des mensonges délibérés, ou bien qu'ils n'ont pour objectifs que la poursuite du pétrole ou de sordides considérations mercantiles.
Depuis 2001, le monde a beaucoup changé malgré les dénégations arrogantes et confuses de nombre de songe-creux, arc-boutés sur leurs lubies irresponsables. Il a changé à tel point qu'il est bien difficile d'expliquer l'opiniâtreté avec laquelle ils cultivent envers et contre tout des clichés construits sur la base de rumeurs ou de fantasmes, alors que l'information est disponible en abondance. C'est un grand mystère qui caractérise notre époque, sur lequel s'interrogeait en son temps Jean-François Revel (La Connaissance Inutile). Mais c'est un fait, le grégarisme tient lieu désormais d'attitude, et la reprise en boucle de slogans fait trop souvent office de raisonnement.
Curieusement, pour beaucoup de ces gens, l'incapacité maladive à voir les réalités telles qu'elles sont, n'a d'égale que l'indifférence qu'ils manifestent pour le monde qui les entoure. Pire encore est le mépris quasi systématique pour tout ce qui touche ou se fait à l'étranger, dont la tentation protectionniste est une des navrantes et chauvines formes d'expression.

Le Monde a changé et probablement va changer encore profondément dans les années qui viennent. L'Occident est en train de perdre sa prééminence, c'est un fait. Mais au nom de quoi faudrait-il souhaiter que perdure une situation dans laquelle notre bien-être s'apparentait à une égoïste sinécure, ignorante de la misère dans laquelle végétait, et parfois était littéralement enfermée, une grande partie de la planète ?
Les socialistes de tout poil et les alter-mondialistes, soit disant généreux et altruistes, prétendent que le modèle de la société ouverte capitaliste approfondit les inégalités et propage la pauvreté à travers le monde. Dans le même temps ils s'insurgent contre la concurrence déloyale que les pays émergents imposent aux pays développés.
Ils ne veulent donc pas voir avec leurs yeux de taupes, qu'à l'inverse de leurs refrains, la prospérité est en train de faire irruption dans nombre de pays ayant fait le choix du capitalisme. Ils ne voient pas non plus que le protectionnisme qu'ils réclament à corps et à cris ne ferait que rétablir les affreuses barrières derrière lesquelles tant d'horreurs et d'injustices ont été commises.

Les prosélytes du paradigme "progressiste" se sont trop longtemps accommodés de terribles disparités pour aujourd'hui continuer à donner des leçons d'égalité. Leur inspiration froidement matérialiste a trop montré d'arrogance envers toutes les religions pour accuser l'Amérique, un des pays les plus tolérants, de sectarisme bigot et de fanatisme anti-islamique.

Les tragiques événements de 2001 ont ébranlé le monde. Mais cette orgie insensée de violence a provoqué une brutale et sans doute salvatrice prise de conscience.
La coalition internationale menée par les Etats-Unis a permis de faire des progrès considérables dans la lutte contre le terrorisme qui gangrenait le monde. Elle a qu'on le veuille ou non, instillé un parfum de démocratie dans tout le Moyen-Orient, et même au delà. Et certains commencent manifestement à y prendre goût.
Tout ça est bien fragile et l'actuel bouleversement des grands équilibres économiques n'arrange pas les choses. Mais plus que jamais l'avenir est ouvert. Il dépendra de ce que nous en ferons.

Les récents propos du Président Obama montrent qu'en dépit des difficultés conjoncturelles, l'état d'esprit outre-atlantique n'a pas vraiment changé. C'est encourageant. Il conserve, comme à l'époque de George W. Bush, une bonne dose d'optimisme et de foi, nécessaire pour tirer tous les enseignements d'un drame qui s'éloigne mais dont la trace restera à jamais présente :
"Ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre voulaient creuser un fossé entre les Etats-Unis et le reste du monde. Ils ont échoué. En cette dixième commémoration annuelle, nous sommes unis avec nos amis et partenaires dans le souvenir de tous ceux que nous avons perdus dans ce combat. En leur mémoire, nous réaffirmons l'esprit de partenariat et de respect mutuel dont nous avons besoin pour réaliser un monde où chacun vivra dans la dignité, la liberté et la paix" (Le Figaro)

05 septembre 2011

Pauvre comme Job

Avec la crise, qui n'en finit décidément pas, la complainte sur la paupérisation devient plus lancinante que jamais.
Ces derniers jours l'INSEE annonçait une fois de plus que la pauvreté gagnait du terrain en France. Selon les comptes de cet organisme, 8,17 millions de personnes vivaient sous le "seuil de pauvreté" en 2009, c'est à dire avec moins de 954 euros par mois.
Histoire d'en rajouter une couche, Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, précisait : "la pauvreté augmente dans notre pays depuis 2002. C'est un tournant historique".
Curieuse coïncidence, tout ça est accordé avec la ritournelle incessante sur les Riches et les Banques "qui s'en mettent plein les poches", qu'on entend au sein de l'Opposition en ces temps préélectoraux (sic dixit Martine Aubry sur France 2 samedi 3 septembre).

Admettons donc que la pauvreté progresse dans notre pays. Ne soyons pas dupes : cela fait des décennies qu'on en entend parler. Entre autres exemples, il n'est que de se rappeler la création, dans l'urgence, des "Restos du Coeur" en 1985...


La vraie question est : pourquoi donc, et à qui la faute ?
Depuis plus de trente ans, absolument tous les élus, tous les gouvernements n'ont eu de cesse de clamer que la lutte contre ce fléau était, avec la création d'emplois, leurs priorités absolues. On a vu se succéder au pouvoir à peu près toutes les tendances politiques, du Parti Communiste à la Droite "républicaine" en passant par les Socialistes, les Centristes, les Ecologistes. Seul le Front National en fut écarté (inutile de le déplorer, car la probabilité qu'il eusse fait mieux est infinitésimale...).

Objectivement, il est difficile de prétendre que ces Gouvernements, tous si bien intentionnés, n'aient rien fait. Le problème est qu'ils n'ont en définitive, tous partis confondus, pas vraiment brillé par leur efficacité.
Globalement la politique poursuivie s'est inscrite, à quelques variations près, dans un seul et unique modèle: celui de la social-démocratie, basée sur un Etat très protecteur mais hélas par voie de conséquence, déresponsabilisant (à force de tout vouloir régenter, il pénalise le travail, décourage l'initiative et fait perdre jusqu'au sens de la solidarité).

Ainsi, les Gouvernants ont inventé l'impôt "redistributif", qui paraît-il serait la panacée en matière de lutte contre les inégalités sociales, et qui passe par un accroissement indéfini du poids des prélèvements obligatoires, donc des impôts, taxes et cotisations en tous genres (cf graphique).

Le pionnier de la méthode fut le président Giscard d'Estaing (5 points de PIB de taxations supplémentaires en un septennat). Mais depuis les années 80, la proportion de la richesse nationale ponctionnée par le fisc a continué de progresser pour se stabiliser autour de 44%. Soit environ dix points de plus que la moyenne des pays de l'OCDE (qui elle même augmente régulièrement).

Parallèlement, les dépenses, notamment sociales de l'Etat n'ont cessé de croître. Nombre de dispositions ont été promulguées dans le but affiché de soulager la misère et de redistribuer cette fameuse richesse aux plus démunis. On a vu successivement s'améliorer l'indemnisation du chômage, augmenter les dépenses de sécurité sociale, avec notamment l'institution de la CMU, puis les lois emblématiques accordant la retraite à 60 ans, le passage aux 35 heures de travail hebdomadaires, le RMI, puis le RSA, sans compter quantité d'allocations et de subventions diverses...

Résultat, l'Etat, qui prélevait beaucoup mais qui dépensait encore plus, a accumulé une dette faramineuse, en grande partie structurelle, c'est à dire quasi impossible à résorber, tant il est difficile de revenir sur des mesures à caractère social.
Si toutefois la situation sociale du pays s'était améliorée comme promis, on serait tenté d'accorder quelque circonstance atténuante à cette stratégie ruineuse.
Hélas, c'est tout le contraire qui s'est produit, et la rengaine un tantinet démagogue, est paradoxalement plus que jamais d'actualité : "les Riches sont toujours plus riches et les Pauvres toujours plus pauvres".

Donc malgré tous les efforts, si l'on écoute aujourd'hui les politiciens, principalement dans les rangs de l'opposition, la situation n'a jamais été pire !
Pourtant tous ces gens peuvent s'accuser mutuellement, car ils ont tous peu ou prou pris part à cette séraphique dérive budgétaire.
En définitive, tandis qu'on tentait par tous les moyens de rendre moins riches les Riches, on ne parvenait qu'à appauvrir toujours plus les Pauvres... Tout en dopant par la multiplicité hallucinante des taxes et des contraintes, les fraudes en tous genres, notamment le travail au noir, lequel accentue la pauvreté apparente...

Le pire est que les candidats putatifs à la succession sont à peu près tous d'accord pour continuer sur la même calamiteuse pente ! Le seul credo entendu est grosso modo de continuer à augmenter les impôts, de taxer toujours plus fort ce qu'il reste de "Riches" et parallèlement d'augmenter les dépenses à caractère social ou destinées à provoquer une hypothétique relance de la croissance et de l'emploi...

Quant aux Gouvernants en place, bien qu'ils soient systématiquement accusés par leurs adversaires de faire le jeu des plus fortunés, force est de constater qu'ils restent globalement sur la même politique. Étrangement d'ailleurs, moins il y a de différences entre les politiques proposées, plus les attaques se radicalisent...
Les quelques timides et peu convaincantes remises en cause du système, amorcées en début de mandat par Nicolas Sarkozy, ont été progressivement invalidées.
Au motif de la crise, le Chef de l'Etat, tout comme ses prédécesseurs, fait le contraire de qu'il soutenait mordicus, en risquant de s'aliéner une partie de son électorat naturel, sans rien gagner en face... Le pire étant que même ces idiots de "Riches" semblent le contredire !
Mais pour quelle raison ce qui devait marcher avant la crise deviendrait inopérant pendant ? Y a-t-il réaction plus stupide et désastreuse après l'échec d'une démonstration, que de jeter aux orties les théorèmes sur lesquels elle tentait de s'appuyer maladroitement ?
Une chose est sûre : la politique de relance et de dépenses tous azimuts est comme c'était prévisible, un échec cuisant.
Quant à la crise elle n'est pas vraiment survenue de manière inopinée. C'est une évidence criante, sauf pour les aveugles : il s'agit de la faillite de l'Etat Providence, et on peut dire qu'on a tout fait pour qu'elle arrive.

Ne serait-il pas enfin temps d'essayer quelque chose de vraiment différent ? Avant que tous les riches, et les moins riches, soient devenus définitivement pauvres...

illustration: Job et sa femme, par Latour.