20 avril 2014

Les raboteurs d'acquis sociaux

Au pays dont le satrape en chef s'appelle Hollande, tout est si bas, si vain, que presque plus rien ne semble avoir d'importance. Rien ne bouge dans ce nébuleux « changement » qui plombe doucement l'atmosphère de ses vapeurs méphitiques. A celui qui végète, la morne uniformité tient lieu de tiède raison de vivre.
Dans ce pays, ivre du néant, les débats sont microscopiques et les perspectives totalement vides. Il n'y a pas de chemin puisque qu'il n'y a pas de direction...
Une étrange impression de vacuité s'est emparée de ce monde en déshérence.

Les Français, définitivement assujettis à l'Etat, se morfondent avec une sorte de délectation morbide, dans la contemplation de sa monstrueuse impuissance, et dans l'ennui sidéral qu'engendrent les discours soporifiques de ses dirigeants.
Le gouvernement n'est plus qu'un théâtre de marionnettes dont les figures sans vie ni âme dansent au dessus du vide en interchangeant leurs rôles dans l'indifférence générale.
Ils chantent sur un ton monocorde les grands principes, mais les dernières « valeurs » auxquelles leur idéologie s'accrochait ont été laminées par les mensonges éhontés de celui qui fut par un malheureux concours de circonstances, élu Président. Sous les plafonds encore dorés des palais de la République, chaque jour apporte son lot de malversations, de manoeuvres, de compromissions, de favoritisme, et d’esprit partisan qui gangrènent les institutions et mine la crédibilité de leurs gardiens.

S'agissant de la gestion du bien commun, personne n'imagine que les succédanés et artifices qu'on tente de faire passer pour une politique soit porteurs d'amélioration, mais personne n'imagine réellement d'autre voie. D’aucuns cherchent encore à bercer le peuple d’illusions, sous tendues par des promesses insensées, mais personne évidemment ne croit plus aux mots dont ils se gargarisent pour pallier l'absence de conviction et l'insignifiance des desseins. Les dernières inventions du génie bureaucratique s’épuisent avant même d’être concrétisées. “Pacte de Responsabilité”, “pacte de solidarité”, “pacte de confiance”, toutes ces fusées conceptuelles lancées en l'air comme armes ultimes par un gouvernement à bout de souffle, font l’effet d’un piteux feu d’artifice dont les flammèches s’éteignent sitôt allumées.
En fin de compte, dans la fameuse “boite à outils” des gouvernants, il ne reste plus que le rabot, pour tenter en désespoir de cause de faire entrer en force le vieux paradigme français bouffi, dans la rigueur salutaire du cadre supra-national, européen. Celui-ci constitue le dernier rempart à l’inconséquence de politiciens aussi démagogues qu’irresponsables, il les oblige enfin à se rapprocher un peu de la réalité.

Cela donne un spectacle tragi-comique où l’on voit les Artaban d’hier, moulineurs de grands principes, les Don Quichotte de l’anti-mondialisation, contraint de rabattre leurs ambitions délirantes et se mettre à dégauchir à la varlope, millimètre après millimètre, les boursouflures du monument “social”, dont il étaient si fiers. Ils l’avaient construit en dépit du bon sens, dépensant à tout-va, et asséchant sans vergogne par l'impôt toutes les sources de richesses du pays. Après en avoir tari l’essentiel, ils n’ont ni l’énergie, ni l’inspiration qui seraient nécessaires à une vraie refondation, sur des bases plus saines.
Jusqu’où iront-ils dans cette humiliante mais peu efficace besogne de rognage et de rafistolage qui les fait renier leurs propres croyances, et ergoter sur tout ce qu’ils considéraient comme des acquis ?
Jusqu’où iront ces chantiers dérisoires avant qu’enfin le souffle rafraîchissant de la liberté balaie ces vains échafaudages, et lève de vraies ambitions en dégageant pour les gens entreprenants, de nouveaux horizons ?

30 mars 2014

Va, petit mousse...

C'était quasi couru d'avance. Après deux années calamiteuses passées à faire semblant de gouverner, le Parti Socialiste et ses alliés ne pouvaient espérer remporter ces élections municipales.
Mais il s'agit d'une débâcle ! Une raclée monumentale. Historique, comme aiment à l'annoncer les journalistes ! Pas moins de 155 villes de plus de 9000 habitants perdues...

Au delà des enjeux locaux, passés à l'évidence au second plan, décidément c'est l'ensemble du débat politique qui est vraiment moribond en France. Depuis des lustres, il semble qu'aucun dirigeant d'aucun parti ne puisse plus faire illusion dans ce pays. Car une fois encore ce n'est à proprement parler une victoire pour personne. Si la gauche est tout simplement KO, les autres n'émergent que par pur effet mécanique. Pas de vague bleue, c'est marée basse.

Ainsi, on serait bien en peine de savoir quels programmes pourraient dorénavant être proposés aux Français. On évoque un remaniement ministériel, mais chacun sait qu'il ne s'agira que d'un cataplasme sur une jambe de bois. Certains exigent avec véhémence un nouveau coup de barre à gauche, d'autres voudraient l'inverse. Mais qu'est-ce donc que l'inverse dans ce foutu pays de contradictions ?
M. Hollande est qualifié d'ultra-libéral ! Vaste plaisanterie... On avait déjà chanté cet air là au sujet de Nicolas Sarkozy, et c'était tout aussi mal venu. Il n'y a pas plus de libéralisme que de beurre en broche. Ce scrutin est donc une nouvelle faillite politique. Une de plus sur cet itinéraire navrant, qui va de Charybde en Scylla. On y croise beaucoup de faux monstres. On fait mine d'y combattre des chimères et des fantasmagories. Et on se fixe un cap fondé sur des illusions.
Va, petit mousse, où le vent te pousse...

27 mars 2014

Défi de démocratie


Élections après élections, scrutins après scrutins, les tares de la démocratie française se font plus évidentes.
C’est même une sorte de désastre chronique auquel on assiste. Rien de plus navrant que ce caractère répétitif de l’échec et des désillusions qui minent le moral et font douter tant de gens de la politique (près de 90% des Français n’ont pas confiance dans leurs dirigeants politiques selon une enquête du CEVIPOF parue en janvier 2014) !

Sans doute pourrait-on avancer qu’en démocratie, on a les élus qu’on mérite, mais est-on encore vraiment en démocratie ?
On peut en douter lorsqu’on constate l’écart quasi constant entre les programmes pré-électoraux et les actions qui s’ensuivent. Soit elles s’avèrent insignifiantes, soit elles contredisent de manière flagrante les ambitions affichées. Manque de conviction ? Pusillanimité ? Inconséquence ? Forfanterie ? Un peu de tout ça sans doute…

A l’origine de ce mélange étrange de mépris et de démagogie, il y a probablement cette fichue tradition, très hexagonale, d’assimiler la mission du politicien à celle d’un haut fonctionnaire. De fait, la plupart le sont, ce qui leur assure un repli confortable en cas de revers électoral.
Les allées du Pouvoir en France sont ainsi peuplées d’élus et de technocrates inusables, renaissant sans cesse de leurs cendres, et on peut les voir évoluer sous les ors des palais de la République, plusieurs décennies durant. Une chose est sûre, cette manière de faire, n'est pas pour rien dans la lassitude manifestée par les citoyens lorsqu’un scrutin leur offre l’occasion de s’exprimer.

Est-ce le sentiment d'occuper des positions inexpugnables qui conduit beaucoup d'hommes politiques à perdre la raison, au point de donner parfois l'impression de nier le principe démocratique ? Cette notion de « Front Républicain » par exemple, qu'on a vu pour la nième fois ressorti à l'occasion des élections municipales a de quoi irriter. Destiné à faire barrage au Front National, il s'avère non seulement détestable, mais surtout totalement contre-productif. La Gauche l'a utilisé dans les années 80 de manière machiavélique pour diaboliser ce parti politique, et en faire un abcès de fixation, empêchant la Droite d'obtenir la majorité. Cette dernière, sous la houlette de Jacques Chirac, est tombée stupidement dans le piège. Alors qu'il lui eut été aisé de balayer les leçons de vertu de gens qui n'avaient pas hésité à s'allier avec les Communistes, elle a contribué par son attitude à exclure du débat public et à radicaliser le parti de Jean-Marie Le Pen, et en faire un vrai problème pour la démocratie.

Aujourd'hui, quoiqu'on pense de ce parti et des idées qu’il porte, il représente durablement près d'un quart de l'électorat, que certains continuent d'ostraciser de manière intolérable.
La France est un pays étonnant où le communisme a toujours pignon sur rue, où l’on entend l'extrême gauche révolutionnaire éructer impunément ses vieilles haines, où l’on peut voir l’insupportable Jean-Luc Mélenchon régulièrement invité dans les salons médiatiques, haranguer les foules avec un odieux discours revanchard, insulter quiconque ose le contredire, et traiter de « vermine » ceux qui se mettent en travers de son chemin.
Dans le même temps, on agonit d’injures un parti en lui faisant un procès en sorcellerie comme Vincent Peillon ou Najat Vallaud-Belkacem, qui osaient encore le soir du premier tour, afficher une intolérance totalitaire avec leur slogan « pas une municipalité pour le FN !»
Tandis qu'ils perdent leur maigre légitimité, obtenue à l'occasion d'une présidentielle gagnée de justesse, et pour de mauvaises raisons, les Socialistes continuent ainsi de faire preuve d’une invraisemblable arrogance. Loin de tirer les leçons de leur défaite, ils dénient aux autres le droit de prendre démocratiquement leur place !
Une nuée d’artistes, plus encartés « qu’engagés » se joignent à eux pour hurler à la mort et se livrer à toutes sortes de menaces ou de chantage. Pendant ce temps, les médias font mousser à plaisir les chiffres, évoquant un séisme dans l’opinion alors qu’il ne s’agit que de l’expression d’un gigantesque dépit.
« Peur sur les villes » titrait le médiocre journal Libération ! Après avoir accusé l’extrême droite d’instrumentaliser les peurs, il fallait oser. De fait, ils ont tous les culots, c’est à ça qu’on les reconnaît…
En définitive, malgré ces remugles écœurants qui traversent le pays, l’attente est toujours forte vis à vis des partis politiques et de ce qu’ils sont censés représenter, à savoir l’Etat. C’est d’ailleurs bien là le problème, et le paradoxe : l’attente est si forte, si immense, qu’elle ne peut qu’être déçue…

22 mars 2014

L'accusateur public



Le dogmatisme jacobin dont la société française est imprégnée jusqu'à la moelle, fut un des ferments de la terreur révolutionnaire de 1793. Après les horreurs sanguinaires du robespierrisme, il s’est quelque peu refroidi, formant le noyau idéologique de la pensée dite « de gauche » dont le socialisme est un des avatars monstrueux.

Ce corpus de principes inspire peu ou prou toute pensée politique, tout dirigeant, tout gouvernement. L'ensemble gravite autour d'un pseudo modèle social égalitariste placé sous tutelle étatique, dont l'effet principal est d’asphyxier dans la bureaucratie la plupart des administrations et institutions que le pays compte.

Cette organisation néo-soviétique compte d’innombrables gardiens du temple, installés à tous les niveaux, dans tous les rouages de la mécanique. Avec le temps, ils sont devenus quasi indélogeables. Ils veillent à la préservation du prétendu modèle comme les hommes de la préhistoire protégeaient le feu.
Peu importe que le Monde change autour d’eux. Peu importe que les faits ou les évènements leur donnent tort. Ils ont été nourris au lait pernicieux de l’idéologie. Non seulement ils ne voient pas les perversions du système qu’ils défendent, mais ils jettent de noirs anathèmes et d’affreuses accusations à la tête de tout contrevenant à leurs théories.
Certes ils ne tuent plus au sens propre leurs adversaires comme le sinistre et zélé Fouquier-Tinville, mais ils les clouent au pilori médiatique avec une rage et un esprit partisan qui glacent le sang.
Monsieur Edwy Plenel fait partie de ces sinistres accusateurs publics. Avec ses rictus sardoniques qui feraient passer le « hideux sourire » de Voltaire pour une expression angélique, il n’a de cesse de parcourir les innombrables chaires médiatiques qui s’ouvrent complaisamment à lui pour y décréter ce qui serait de son point de vue, le bien et le mal.

S’arrogeant le droit de passer au-dessus de la justice, il accuse, condamne, excommunie à tour de bras, non sans avoir fouillé au préalable la vie secrète de ses victimes et les avoir mis à nu avec une fougue rappelant celle des Inquisiteurs.
L’odieux n’est pas en l’occurrence de vouloir révéler de prétendus scandales. C’est un peu le métier des journalistes en somme, et ça pourrait parfois s’avérer utile, pourvu que toutes les conséquences en soient tirées. L’inacceptable est de se placer au-dessus des lois, et pire encore de prétendre incarner la neutralité, l’indépendance et la moralité en rejetant les autres dans les affres de l’indignité.

Car monsieur Plenel n’est pas plus indépendant que quiconque. Son journal vit de l’argent qu’on veut bien lui donner. Il est donc dépendant de son lectorat et se doit de lui donner ce qu’il attend. A ce titre, il constitue un groupe de pression, un véritable lobby.
Il n’est pas neutre non plus, loin s’en faut.
Il osait faire le reproche récemment à Nicolas Beytout de n’être pas objectif au motif qu’il travaillait pour un magazine intitulé L’Opinion !
Plutôt cocasse quand on connaît l’inféodation du fondateur de Mediapart à une idéologie des plus sectaires. Dès sa jeunesse il s’enrôla dans les sections les plus fanatiques du communisme. Bien qu’il n’aime guère qu’on lui rappelle, ni qu'on le classe dans une boite, le fait est qu’il n’est jamais sorti de celle de la gauche sectaire, revancharde et donneuse de leçons. On connaît également sa complicité amicale avec l’actuel président de la république. Il n’est pas gêné non plus de se répandre de manière éhontée, en flagorneries pour le moins excessives et déplacées, envers la ministre de la justice…

Son engagement politique n’est donc pas contestable. Certes il range au titre de ses glorieux faits d’arme la chute de M. Cahuzac, mais à ses yeux il s’agissait d’un traitre, d’un renégat.
Certes il en a rabattu par rapport aux excès de ses jeunes années comme tant de ses coreligionnaires, contraints peu à peu de reculer devant la faillite des idées qu’ils professent.
N’empêche, son ardeur à débusquer les adversaires de la cause n’en n’est que plus forte ! Et les procédés sont toujours aussi malhonnêtes et captieux.
Fort d’une dialectique parfaitement rodée, il retourne inlassablement tout argument, toute dénégation, toute preuve, et même toute évidence. Rien ne saurait dévier son raisonnement de sa trajectoire prédéterminée. Peu importe qu’il se soit trompé sur à peu près tout ce qu’il a défendu ou affirmé au cours de sa vie, il n’en est que plus fort pour asséner qu’à l’instant présent c’est lui qui a raison. Pour ce faire, ses jugements sont à l’emporte-pièce, car il ignore la nuance. On voit avec quelle opiniâtreté pathologique par exemple, il accumule les pièces à conviction contre Nicolas Sarkozy dont il a manifestement juré la perte. Tout est à charge puisque l’homme est par avance condamné !

En définitive, la nature de ce personnage tient tout entier dans la manière outrancière avec laquelle il exprime son manichéisme borné. C’est bien simple, le monde pour lui ne se décompose qu’en deux catégories : d’un côté, « les tenants de l'inégalité, celle naturelle de naissance, celle homme/femme, celle des cultures, des civilisations, des religions, des races… » (On n’est pas couché, le 15/03/14).
De l’autre, pour faire face à « cette famille intellectuelle française qui existera toujours », il y a les gens de bien comme lui, ceux qui pensent que la république s'est construite contre les premiers. Ceux qui sont convaincus « que le ressort c'est l'égalité ! »

Quand on est rendu à ce niveau de raisonnement, à ce simplisme effrayant, la situation apparaît quelque peu désespérée, et tous les débordements sont à craindre. Par exemple cette propension à voir surgir des monstres inégalitaires à chaque coin de rue, rappelant « les années sombres de l’histoire », tout en occultant les quelques menues horreurs commises au nom de l’égalité.
M. Plenel feint en effet d’oublier un détail : le pire des monstres que l’humanité ait engendrés reste envers et contre tout, le socialisme ! Qu’il soit nationaliste ou internationaliste, il s’est nourri des haines, des divisions, quitte à les créer ou à les attiser. Les pantomimes écœurantes auxquelles se livre l'apparatchik, s’inscrivent dans cette effroyable falsification.

12 mars 2014

Une époque abjecte

Qu’y a-t-il encore à sauver dans notre médiocre république ? On peut vraiment se le demander au vu des évènements qui ponctuent l’actualité…
Elle est asservie à un système politique à bout de souffle où le manque d’inspiration le dispute à la déliquescence morale.
Le débat d’idées s’est progressivement putréfié en un marécage écoeurant de lieux communs, au sein duquel flottent tels des rats morts, quelques vieux leitmotiv faisandés. Pas la moindre conviction n’anime les politicards qui ont la prétention de gouverner un pays laissé en réalité à la dérive. La plupart ne croient à rien puisqu'ils changent d'opinion comme de chemises et manifestent un attachement aux prébendes de leur fonction, bien davantage qu’aux objectifs qu’ils font mine de s’assigner en s’installant sous les dorures des palais publics.
La morale n’est pas davantage leur préoccupation. Où qu’on se tourne, on ne voit que des malversations, des trahisons, des calculs, des compromissions, et même pour certains, 
jusque dans la vie privée, immoralité et muflerie.
Ces gens pervertissent les institutions qu’ils ont prises en otage au nom des grands et creux principes dans lesquels ils se drapent : Education, justice, santé, police, armée, tout s’écroule en même temps que les piliers rongés d’un modèle social devenu aussi bureaucratique qu’inégalitaire.

Quant aux médias, c’est pire encore ! Ils pourraient être comparés à une nuée de volatiles charognards se ruant avec avidité sur toutes ces immondices à défaut d'avoir le courage de chercher une substance plus noble, et surtout par manque de courage, de clairvoyance et d'imagination. Plus c'est pestitentiel, plus ils jubilent ! Et ils n'ont pas leurs pareils pour faire mousser cette fange dans laquelle ils s'ébrouent.
Les récentes affaires donnent la mesure de cette besogne de nécrophages. Ils ne ménagent pas leur peine pour dénicher les faits divers les plus sordides dans les poubelles de leurs victimes.
Le pire est qu'ils font semblant de s'offusquer de leurs découvertes. Ainsi tels journalistes présentent comme hautement condamnable le fait qu'un conseiller de l'ancien Président de la République enregistrait toutes les conversations auxquelles il avait le privilège d'assister, mais ils ne trouvent rien de mieux que d'en étaler au grand jour le contenu, obtenu par des méthodes de gangster !
D'une manière générale, ces gens font leurs choux gras de documents volés ou piratés, dans lesquels ils voudraient qu'on voie matière à scandale, alors que bien souvent les révélations s'avèrent dérisoires, et bien vite oubliées après leur diffusion. Le tintamarre qu'ils organisent autour de ces faux scoops s'éteint très vite, les contraignant à une surenchère permanente.

A d'autres moments ils avouent une étrange pusillanimité, une pudeur de sainte-nitouche incompréhensible. Lorsqu'à l'instar du peu ragoûtant FO Giesbert, ils reconnaissent par exemple qu'ils savaient de longue date que le chef de l'état socialiste entretenait une liaison adultère avec une actrice, mais qu'ils l'avaient volontairement tue, jusqu’à la publication des photos croustillantes de Closer (tiens, un magazine un peu audacieux !). Les mêmes accusateurs publics avaient avoué une indulgence suspecte pour les frasques extra-conjugales et maintes autres affaires concernant François Mitterrand. Faut-il comprendre que ces faux scrupules soient l'expression d'un vrai opportunisme ? D'un esprit partisan ? Ou de lâcheté tout simplement…

Pendant ce temps, les juges se sont mis eux aussi, à patauger dans l’infâme marigot. Ils voudraient donner l'impression de partialité, qu'ils ne s'y prendraient pas autrement, en s'acharnant comme ils le font sur Nicolas Sarkozy depuis des mois. Cette nouvelle affaire d'écoutes téléphoniques victimise encore un peu plus l'ancien chef de l'état. Faut-il qu'il soit habile, ou bien qu'il y ait peu de chose en définitive à lui reprocher, pour qu'ils ne parviennent pas à le coincer en dépit de cet odieux et permanent espionnage !
Lui, grand seigneur feint superbement d’ignorer ces légions de gnomes justiciers. Peut-être espère-t-il les voir vider en vain leur sac de vilénies, avant de prendre enfin sa revanche...

06 mars 2014

Poupées russes

Dans la crise que traverse la Crimée, la froide et implacable organisation dont fait preuve la Russie de Vladimir Poutine contraste avec les gesticulations tonitruantes mais désordonnées des nations occidentales.
La première sait manifestement ce qu'elle veut, tandis que les autres braillent des exigences contradictoires, sans donner l'impression d'avoir les moyens de les imposer.

L'Europe est bien éparpillée en la circonstance. Son absence chronique de cohésion, ses inquiétantes dérives financières confèrent au soutien qu'elle prodigue à l'Ukraine un caractère illusoire (d'où diable tire-t-elle les 11 milliards d'euros qu'elle annonce pouvoir débloquer à son profit ?). Pire, les prétendues valeurs, le modèle de société sur lesquels elle fonde son argumentation sont en voie de délitement. Ils ne convainquent plus les peuples qui la composent, comment pourraient-ils avoir un impact sur d'autres ?
Les Etats-Unis quant à eux sont en passe de perdre leur leadership sur la scène internationale. L'intervention destinée à favoriser l'installation d'une démocratie en Irak en 2003 reste leur dernière démonstration de force, la dernière preuve d'une réelle détermination et d'un vrai dessein géostratégique, fut-il sujet à controverses...
 
L'aspiration au renouveau et au "changement" de la république d'Ukraine est plus qu'hasardeuse. Il est bien difficile de se faire une opinion sur le sens des rebellions qui agitent le pays, et sur les buts poursuivis par les differentes factions qui s'affrontent. Depuis la chute de l'Union Soviétique, les dirigeants qui se sont succédés ont surtout brillé par leur inefficacité, leur propension aux malversations, ou leur autoritarisme maladroit. Aujourd'hui certains voient comme héroïques les foules qui sont parvenues à chasser du pouvoir le président Ianoukovitch, élu à peu près démocratiquement. Que diraient-ils de faire de même avec le chef de l'état français qui ne recueille plus que 16% d'opinions favorables, et dont la politique insensée déchire le pays en même temps qu'elle le ruine ?

A chacun sa vérité...

27 février 2014

True Blue

Quel choc, cette (re)découverte du Blues dans l’interprétation qu’en donne Archie Shepp ! J’avais dans l’esprit le turbulent défenseur de l'african soul, passé par les glapissements frénétiques du free jazz le plus débridé, et pour le reste, égaré dans d’interminables digressions au groove un peu filandreux. C’était vraiment mal connaître le lascar…
Quelques productions datant des années 90 sur lesquelles je suis tombé par hasard, ont radicalement et définitivement changé mon opinion.

Dans une première session en quatuor, datée de 1992, Black Ballads, il a certes un peu délaissé la fougue des années d’insurrection, mais c’est pour se dévouer plus que jamais à l'expression d'un spleen coruscant, débordant de force et de suavité. Frissons garantis. Sans doute la présence du délicat pianiste Horace Parlan est-elle pour quelque chose dans ce climat d'infinie tendresse qui caractérise l'ensemble des prises. Toujours est-il qu'on baigne ici dans une volupté presque websterienne, ponctuée d'envolées lyriques que le cher et regretté Coltrane n'aurait pas désavouées. On trouve ici quelques belles et nostalgiques compositions personnelles (I Know About Life, Deja Vu) alternant avec de grands classiques qu'on redécouvre sous un jour somptueux (Georgia On My Mind, Embraceable You, Smoke Gets In Your Eyes, How Deep Is The Ocean, Ain't Misbehavin').
Un vrai moment de grâce…


Amoureusement remastérisées en 2012 par Tetsuo Hara pour Venus Records, Blue Ballads et True Ballads datant de 1995 et 1996 confirment l’illumination. Sur des standards éprouvés, il brode ici des mélopées languides, à la beauté extrêmement pénétrante, non dénuées d’un swing débordant de générosité (Blue and Sentimental de Count Basie ou bien les très latinos If I Should Lose You, Nature Boy). De la période free, il reste certes quelques couacs sublimes et savants dérapages dans les aigus, et certains pourront même trouver qu'il abuse un peu du procédé, mais personne ne niera qu'il reprend toujours la situation en main avec brio. Au surplus, il est encadré une fois encore par un pianiste en état de grâce, ici John Hicks, et une excellente section rythmique (George Mrasz à la contrebasse et Idris Muhammad à la batterie). Au sax, le style erratique aux sonorités bien rondes et puissantes de Shepp trouve ici sa plénitude, dans une atmosphère black and blue, idéalement magnifiée par les photos de jaquette empreintes d’une lasciveté troublante. Parfois il se met à chanter, et c'est également profond et très convaincant (More than you know, ou l'extatique Alone Together). De savoureux moments assurément…


Enfin, True Blue, enregistré en 1998 est une vraie apothéose. Totalement investi dans son odyssée musicale, Shepp livre des soli incandescents marquant sans nul doute d’une pierre blanche l’histoire du jazz. Il puise son inspiration de manière très éclectique et on retient particulièrement les lamentations déchirantes inspirées de Coltrane (Lonnie’s lament), le feeling à fleur de peau qui sourd d’un air de Cole Porter (Everytime We Say Goodbye) ou de Lawrence et Altman (All Or Nothing At All), la moelleuse pulsation d’une tendre ballade empruntée à J. Styne (Time After Time), la douce nostalgie d’une chanson de Trénet (Que reste-t-il de nos amours) et l’abandon dans la suavité d’une délicieuse composition de Billy Eckstine (I Want To Talk About You). Tous ces instants qui s’étirent voluptueusement en vous filant d’ineffables frissons sont tout simplement magiques. La formation qui entoure le saxophoniste est idéale. John Hicks s’y révèle plus que jamais un pianiste particulièrement sensible et la section rythmique est parfaitement dans le groove (George Mrasz à la contrebasse, Billy Drummond à la batterie). Un must, superbement mis en valeur par le parfait remixage effectué par les studios japonais Venus.

Le bleu est donc bien la couleur de la vérité. Et lorsqu’elle vient du coeur par le blues, c’est évidemment la plus belle qui soit...


En écoute sous ces liens :
Black Ballads
Blue Ballads 
True Ballads 
True Blue

26 février 2014

Bach est une fête...

La musique de Johann Sebastian Bach (1702-1766) procure une telle joie, une telle béatitude, qu'elle conduit nécessairement à un moment où un autre, l'esprit vers un abîme de perplexité.

Lorsqu’on a la chance d’être un tant soit peu initié aux bienfaits de cette “offrande musicale”, il est bien difficile d'imaginer en effet la vie sans elle, et on perçoit alors l'indicible vertige de l'inconnu sous-tendu par cette fragile mais irréfragable présence.

Elle est assurément une réalité pleine de splendeur pour ceux qui en jouissent, mais combien d'âmes n'ont pu ou ne peuvent profiter de ce trésor ? Et pour un Bach s'exprimant dans ce monde sublunaire, combien d'autres sont restés dans les limbes éthérés ?

Le raisonnement mathématique donne une idée de l'infini côtoyant sans cesse l’univers perceptible. Il est toujours au moins un nombre, et sans doute une multitude, au dessus du dernier qu'on puisse concevoir. Et dans tout système de logique formelle affirmait Gödel, il existe toujours au moins une proposition indécidable.
Dans le Monde, serait-on tenter de penser, il y a toujours au moins une porte donnant sur l’Incommensurable, grande ouverte, mais impossible à franchir...
Il est donc imaginable qu'au dessus de ces sommets artistiques en apparence insurpassables, résident des merveilles encore plus inouïes… La musique est peut-être une sorte de seuil au bord de l’éternité.
En attendant de pouvoir apporter quelque réponse tangible à ces mystères, une chose est sûre : Bach ne cessera d’enchanter la vie intérieure de ceux qui lui prêteront une oreille attentive…


Le DVD permet de profiter pleinement de cette magie, dans des interprétations exceptionnelles. Quelques réalisations remarquables donnent la mesure de l’inspiration qui anima l’immortel Cantor de Leipzig.

Les variations Goldberg constituent l'un des sommets de cette oeuvre prodigieuse. Il est difficile même de trouver les mots pour qualifier toute la fulgurance de ces 30 petites variations enchâssées dans un double aria. Ce mystère qui fait qu'on est plongé dans une extase unique dès les premières notes, et ce jusqu'à la fin. Ce mystère qui fait que l'effet se reproduit sans aucune usure ni lassitude au fil des écoutes successives, tant il y a dans cette musique, de beauté, d'équilibre, de simplicité et de complexité mélodique tout à la fois. Les variations Goldberg ont donné lieu à tellement d'interprétations qu'on pourrait imaginer qu'il n'y a plus vraiment la place pour une nouvelle. Pourtant chacune a sa légitimité assurément, et il n'est pas rare qu'un même artiste ressente le besoin d'en enregistrer plusieurs versions. Ce fut le cas de Glenn Gould dont le nom reste indéfectiblement attaché à la transcription pour piano qu'il fit des ces oeuvres.
Il est indéniable que le passage du clavecin au piano permit d'ouvrir des perspectives inespérées à cet inoxydable trésor. L'instrument, très bricolé de Gould avait une sonorité mate, parfois un peu métallique, évoquant les premiers piano-forte. Il sublima ce manque d'ampleur par ses célèbres vocalises en arrière plan. Sa version la plus aboutie, réalisée à la fin de sa vie, filmée en 1981 par Bruno Monsaingeon, reste un repère incontournable. En resserrant son jeu sur l'essentiel, le dépouillant d'artifices et de fioritures, et avec un remarquable esprit de synthèse, il conféra à l'oeuvre une puissante unité, une homogénéité extraordinaire. Il est quasi impossible d'interrompre l'écoute une fois commencée.


Pareillement, il faut se laisser saisir par l'Allemande qui débute la première des six suites qui n'ont de françaises que le nom... C'est à un doux ravissement, ininterrompu, qu'elle invite le mélomane.
Jouées en public, quasi sans reprendre haleine, par Andras Schiff, ces mélodies, à la fois simples et pénétrantes forment un continuum merveilleux.
La présentation est pourtant austère et les amateurs de jeux de scène en seront pour leurs frais assurément. L'artiste est vêtu à la manière d'un clergyman, et à part les mains dansant avec grâce sur le clavier, le spectacle est inexistant. Il faut même fermer les yeux pour goûter pleinement la saveur indicible de ces mélodies. Pourquoi donc avoir les images me direz-vous ? Sans doute parce qu'elles témoignent de la réalité de ce concert (pourquoi le public s'est-il déplacé, puisqu'il est assis douloureusement sur des bancs de bois, et qu'il n'a même pas le privilège de voir les mains du pianiste ?)
Sans doute aussi parce qu'il y a un supplément d'âme dans une interprétation vivante, dénuée de tout artifice technique. Et pourquoi s'en priver, sachant que rien n'empêche de s'en passer ?


Splendide idée, à l'inverse, que de proposer l'interprétation du colossal chef d'oeuvre musical intitulé Clavier bien tempéré, par quatre musiciens différents ! Deux livres de 24 préludes et fugues, il faut dire que le sujet, par son ampleur monumentale, s'y prêtait.
Ils sont magnifiquement enregistrés et filmés dans des conditions très originales : celles du direct mais sans public, chaque artiste étant au piano dans un décor unique et à la fois changeant. Pour Andrei Gavrilov ce sont les lignes épurées et l'austère dépouillement des salles de la New Art Gallery à Walsall. Pour Joanna McGregor c'est l'étrangeté baroque du palais Güell de Barcelone. Nikolai Demidenko évolue quant à lui dans le cadre somptueux du Palazzo Labia à Venise. Angela Hewitt enfin, joue derrière les murailles médiévales du château Warburg d'Eisenach.
Que retenir de cette expérience ? Des sensations merveilleuses, car il règne au long de ces deux DVD un climat empreint d'une sérénité extatique et l'impression d'une grande homogénéité, en dépit de l'alternance voulue dans l'interprétation aussi bien que dans le choix des lieux. Les prises de vues sont absolument magnifiques et plutôt que d'assister à un spectacle statique devant une assistance recueillie, on apprécie cette promenade intimiste, ravissant les yeux autant que les oreilles. S'agissant de ces dernières, disons en quelques mots, qu'elles apprécient la plénitude fluide du jeu de Gavrilov, la puissance retenue et l'élégance de celui de Demidenko, la saveur fruitée, et la grâce mutine caractérisant le phrasé d'Angela Hewitt, la technique éblouissante et le souci d'authenticité de Joanna McGregor.
On dit que ces œuvres se situent à un niveau si haut, qu'elles découragèrent tous les musiciens qui vinrent après Bach de s'attaquer au genre contrapuntique. Il est vrai qu'on se demande ce qu'on pourrait encore ajouter. Plus on écoute cette musique, plus on en perçoit l'inépuisable richesse. Et bien sûr plus on comprend le supplément d'âme indicible qui fait que Bach est aussi essentiel à l'expression musicale que l'air et l'eau le sont à la vie…


Avec ses manières de sale gosse, Le jeune pianiste à la mèche rebelle David Fray a de quoi en énerver a priori plus d’un. Mais lorsqu’il s’installe au piano, il faut bien reconnaître qu’il émane de lui quelque chose d’autre qu’une simple allure. A-t-il pour autant l’envergure d’un Glenn Gould qui fut lui aussi, en dépit d’un immense talent, un tantinet cabotin ? C’est une question finalement accessoire, si l’on admet prendre du plaisir à entendre les concertos BWV 1055, 1056 et 1058, joués par ces doigts juvéniles.
Or le charme opère. Au clavier, le toucher s’avère gracieux, subtil et original, et l’artiste montre qu’il sait s’élever beaucoup plus haut que son instrument. Grâce à la caméra décidément inspirée, de Bruno Monsaingeon, qui sait se faire petite souris durant les répétitions, on mesure la capacité du sémillant maestro à concevoir ces fabuleux concertos comme des ensembles cohérents où l’orchestre n’est pas seulement le faire valoir du piano, mais le partenaire à part entière d’un dialogue équilibré (sublime adagio tout en délicats pizzicati du BWV 1056, durant lequel l'artiste et le Deutsche Kammerphilharmonie Bremen qui l'accompagne, semblent littéralement en apesanteur...). Au surplus, on perçoit comment il est possible de trouver dans ces mélodies rebattues, la possibilité de renouveler les phrasés, pour leur garder leur merveilleuse intemporalité… Plus que jamais, Bach est une fête !

Et pour achever ce parcours initiatique, comment ne pas revenir encore et toujours aux Variations Goldberg, dans la transcription pour trio à cordes, violon, alto et violoncelle, qu’en fit Dimitri Sitkovetsky. Interprétée par l’ensemble ZilliacusPerssonRaitinen, elle est d’une pureté formelle quasi absolue, sublimant les voix dont le chant s’élève sans retenue. On rejoint par anticipation, l’émotion suscitée par les plus bouleversants instants des derniers quatuors de Beethoven. Comment JS Bach parvint-il à partir des sonorités grêles et stridulantes du clavecin, à exprimer tant de grâce, tant d’universalité, et tant d’éternité, voilà sans doute une des questions les plus troublantes qui soient en matière artistique...

Pour y goûter un peu :
Concerto BWV 1055 (David Fray)
Goldberg Variations (Glenn Gould)

14 février 2014

L'égalitarisme entre doctrine et duplicité


Le porte-à-faux intellectuel qui fragilise tôt ou tard toute pensée dite “de gauche”, se manifeste de manière particulièrement palpable par les temps qui courent.
Faute de pouvoir poursuivre le raisonnement jusqu’au bout de sa logique destructrice, comme au temps du communisme, le décalage entre l’idéologie et la réalité contraint les soi-disant progressistes  à réviser sans cesse leurs positions.
Ils se livrent à des contorsions de langage confinant parfois carrément au comique, pour masquer leurs reculades ou bien dissimuler les restes peu avouables du catéchisme auxquels ils se raccrochent encore. Mais parfois, sous leurs pieds la faille s’élargit tellement qu’elle les conduit au grand écart dont ils ne se sortent qu’au prix de mensonges éhontés.


En matière économique, les atermoiements et renoncements du Président de la République sont risibles. Autant ses charges contre la Finance Internationale et sa vindicte à l’encontre des Riches sonnaient faux comme du toc, sauf pour des gogos décérébrés par une haine primaire du capitalisme, autant son prétendu virage social-démocrate ne peut convaincre que les sots ou les amateurs de couleuvres (il semble au vu des sondages, qu’ils soient finalement assez peu nombreux...).

Dire tout et son contraire, voilà certes un travers assez partagé au sein de la classe politique, mais dans le genre palinodique, il faut bien reconnaître que les Socialistes ont porté la technique à un paroxysme.
A propos de la fumeuse “théorie du genre”, qui agite les esprits, et de sa déclinaison bouffonne sous la forme des “ABCD de l’égalité”, combien de sottises, de contrevérités et de propos de mauvaise foi peut-on entendre de la bouche des satrapes qui tiennent les ficelles du pouvoir !
Puisque leurs intentions sont facilement déchiffrables par tout un chacun, et pour imbéciles qu’elles puissent paraître, ils pourraient au moins avoir le courage de les défendre. Au lieu de ça on a droit de leur part à un festival de faux semblants assez indignes.

Pour preuve, Manuel Valls, ci-devant ministre de l’intérieur, a sombré dans l’idiotie pure, en assimilant
la “manif pour tous” du dimanche 2 février, avant même qu’elle ne se déroule, aux “forces sombres de la division”, allant jusqu’à accuser ses participants “de faire régner un climat comparable à celui des années 30” et à promettre "une très grande sévérité" de la part des forces de police.
Mais la championne grinçante de cet art de la dissimulation et de l’amalgame, est la ministre “des droits des femmes”, Najat Belkacem. Affichant un sourire carnassier, elle fusille systématiquement d’un regard noir, assassin, toute personne osant s’élever contre les dogmes sur lesquels elle veille, comme une louve, sur ses petits. On a pu la voir lors d’une récente émission télévisée, à propos de l’infâme bouillon idéologique égalitaire concocté dans le grand chaudron de l’Education Nationale, ne pas hésiter à nier l’évidence. A la manière d’une mécanique sinistre et sans âme, elle n’eut de cesse de reprocher à ses contradicteurs, tantôt de propager des rumeurs, tantôt de se poser en adversaires du louable dessein tendant à instaurer l’égalité hommes-femmes.
Son registre est limité mais parfaitement maîtrisé. Quelque soit la force de l’argument qu’on lui oppose, telle une apparatchik disciplinée, jamais elle ne dévie d’une ligne dialectique aussi simple que fallacieuse, au risque de faire injure à son intelligence, qu’elle a pourtant vive. Enfermer son esprit dans un tel carcan, si jeune, c’est atroce et si vain...

Ces gens espèrent-ils par ces stratagèmes médiocres, pouvoir encore longtemps mystifier l’opinion publique ? Hélas, même si les cotes de popularité s’effondrent, si le rideau mité du Socialisme se déchire de part en part, si les illusions se dissipent, on sait trop que la crédulité se nourrit des mensonges et de la duplicité… Jusqu’à quand ?

09 février 2014

L'ère de l'art laid

Éternellement sans doute on s'interrogera sur la nature de la chose artistique. Mais, plus que jamais, le trouble est dans les esprits. Les sentiments extatiques qu'on peut éprouver en regardant un tableau de Rembrandt, en écoutant la musique que Bach ou en lisant une poésie de Baudelaire, n'ont pas grand chose à voir sans doute avec ceux que suggèrent nombre d'oeuvres d'art modernes.

Un nouvel exemple en est donné depuis quelques jours, avec la polémique née de l'installation d'une bizarre statue du sculpteur Tony Matelli dans le parc du prestigieux Wellesley College (Massachusetts). Bizarre en ceci qu'elle représente de manière hyperréaliste mais on ne peut plus triviale, un homme errant comme un somnambule dans la neige, avec pour seul vêtement, un slip informe. Les bras mollement tendus en avant, le visage livide, les yeux a demi clos et la bouche entrouverte, ce personnage sans âme, sans âge, et sans expression semble sorti d'un mauvais film d'horreur.

Censé promouvoir l'exposition dudit sculpteur dans les locaux de l'université (exclusivement féminine soit dit en passant...), cet individu égaré ne déclenche pas vraiment la sympathie des étudiantes puisqu'elles sont à ce jour plusieurs centaines à avoir demandé son retrait au motif qu'il serait « source d'appréhension, d'effroi, susceptible de raviver des souvenirs traumatiques d'agressions sexuelles chez certains membres de la communauté. »

En réponse à cette réprobation, le président de l’université et le directeur du musée ont fait une réponse délicieusement académique, affirmant notamment que «les meilleures œuvres d’art ont le pouvoir de stimuler des émotions profondes et de provoquer de nouvelles idées, cette statue ne faisant pas exception», avant de se réjouir qu’elle ait déclenché «une conversation passionnée sur l’art, le genre, la sexualité et l’expérience individuelle, à la fois sur le campus et les réseaux sociaux.» L'artiste quant à lui, probablement ravi in petto du petit effet produit, a fait mine de tomber des nues : «Je n'ai absolument pas voulu choquer quiconque...»

Chacun est juge naturellement, mais je suis prêt à parier qu'avec le recul du temps, « l'émotion profonde » provoquée par les œuvres de Matelli sera bien peu de chose face à celle éternelle qu'on éprouve en admirant les statues de Praxitèle, de Michel-Ange ou Rodin. Baudelaire s'attachait à transcender la laideur du monde pour en faire surgir la beauté. Rien de cela ici. Juste une laideur atrocement banale...