11 septembre 2011

9/11 : Entre Tristesse et Espoir


Dix ans après le cataclysme qui ébranla la naïve insouciance du monde occidental et frappa cruellement les New-yorkais dans leur chair, force est de constater que les archaïsmes sont restés très présents dans une bonne partie de l'opinion publique.
En Europe et particulièrement en France, le consensus anti-américain est toujours solide, sous le voile d'hypocrisie que l'élection d'Obama a tendu au dessus de cette montagne de mauvaise foi haineuse. Grattez un peu et vous retrouverez tous les poncifs du genre. Par exemple, en lisant les nombreux commentaires au récent billet d'Yvan Rioufol, on peut s'en faire une idée assez précise. La théorie du complot généralisé a encore de nombreux adeptes. Comme celle qui prétend que les Etats-Unis ne peuvent justifier leurs interventions armées que par des mensonges délibérés, ou bien qu'ils n'ont pour objectifs que la poursuite du pétrole ou de sordides considérations mercantiles.
Depuis 2001, le monde a beaucoup changé malgré les dénégations arrogantes et confuses de nombre de songe-creux, arc-boutés sur leurs lubies irresponsables. Il a changé à tel point qu'il est bien difficile d'expliquer l'opiniâtreté avec laquelle ils cultivent envers et contre tout des clichés construits sur la base de rumeurs ou de fantasmes, alors que l'information est disponible en abondance. C'est un grand mystère qui caractérise notre époque, sur lequel s'interrogeait en son temps Jean-François Revel (La Connaissance Inutile). Mais c'est un fait, le grégarisme tient lieu désormais d'attitude, et la reprise en boucle de slogans fait trop souvent office de raisonnement.
Curieusement, pour beaucoup de ces gens, l'incapacité maladive à voir les réalités telles qu'elles sont, n'a d'égale que l'indifférence qu'ils manifestent pour le monde qui les entoure. Pire encore est le mépris quasi systématique pour tout ce qui touche ou se fait à l'étranger, dont la tentation protectionniste est une des navrantes et chauvines formes d'expression.

Le Monde a changé et probablement va changer encore profondément dans les années qui viennent. L'Occident est en train de perdre sa prééminence, c'est un fait. Mais au nom de quoi faudrait-il souhaiter que perdure une situation dans laquelle notre bien-être s'apparentait à une égoïste sinécure, ignorante de la misère dans laquelle végétait, et parfois était littéralement enfermée, une grande partie de la planète ?
Les socialistes de tout poil et les alter-mondialistes, soit disant généreux et altruistes, prétendent que le modèle de la société ouverte capitaliste approfondit les inégalités et propage la pauvreté à travers le monde. Dans le même temps ils s'insurgent contre la concurrence déloyale que les pays émergents imposent aux pays développés.
Ils ne veulent donc pas voir avec leurs yeux de taupes, qu'à l'inverse de leurs refrains, la prospérité est en train de faire irruption dans nombre de pays ayant fait le choix du capitalisme. Ils ne voient pas non plus que le protectionnisme qu'ils réclament à corps et à cris ne ferait que rétablir les affreuses barrières derrière lesquelles tant d'horreurs et d'injustices ont été commises.

Les prosélytes du paradigme "progressiste" se sont trop longtemps accommodés de terribles disparités pour aujourd'hui continuer à donner des leçons d'égalité. Leur inspiration froidement matérialiste a trop montré d'arrogance envers toutes les religions pour accuser l'Amérique, un des pays les plus tolérants, de sectarisme bigot et de fanatisme anti-islamique.

Les tragiques événements de 2001 ont ébranlé le monde. Mais cette orgie insensée de violence a provoqué une brutale et sans doute salvatrice prise de conscience.
La coalition internationale menée par les Etats-Unis a permis de faire des progrès considérables dans la lutte contre le terrorisme qui gangrenait le monde. Elle a qu'on le veuille ou non, instillé un parfum de démocratie dans tout le Moyen-Orient, et même au delà. Et certains commencent manifestement à y prendre goût.
Tout ça est bien fragile et l'actuel bouleversement des grands équilibres économiques n'arrange pas les choses. Mais plus que jamais l'avenir est ouvert. Il dépendra de ce que nous en ferons.

Les récents propos du Président Obama montrent qu'en dépit des difficultés conjoncturelles, l'état d'esprit outre-atlantique n'a pas vraiment changé. C'est encourageant. Il conserve, comme à l'époque de George W. Bush, une bonne dose d'optimisme et de foi, nécessaire pour tirer tous les enseignements d'un drame qui s'éloigne mais dont la trace restera à jamais présente :
"Ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre voulaient creuser un fossé entre les Etats-Unis et le reste du monde. Ils ont échoué. En cette dixième commémoration annuelle, nous sommes unis avec nos amis et partenaires dans le souvenir de tous ceux que nous avons perdus dans ce combat. En leur mémoire, nous réaffirmons l'esprit de partenariat et de respect mutuel dont nous avons besoin pour réaliser un monde où chacun vivra dans la dignité, la liberté et la paix" (Le Figaro)

2 commentaires:

c'est Jeff ici a dit…

"liberals" (I put "" around the word because I never know how these political labels cross the Atlantic .. Here in the US the left is socialistic and "liberal" or progressive (their new label) with the consistent perversity of those who think this way to reverse the meanings of words as a form of argument) are reduced to slogans as a form of argument because of the inherent conflict in their position. To want the best for everyone would be to encourage Capitalism because it has done more to raise more people out of poverty than any other plan ever devised but it causes a conflict for them to do so because of the few that are left behind. Even though Capitalism continues to make life better and better for more and more people. "Liberals" have been fooling themselves for a long time and I think it makes them angry. The very success of what they attack to alleviate the conditions they abhor is worth less to them than the good feeling they get expressing concern for the few left behind.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Thank you so much Jeff, for this contribution full of common-sense. The Socialists and the Leftists (in France all of them are the enemies of liberalism) have always claimed values, that they are paltry representatives. For example : freedom, justice, fairness... The best words I could find to describe this deceit is : "Do what I say, but not what I do..."